Le programme d’intégration jurassien des personnes issues de la migration
Les réfugiés et requérants d’asile arrivent en Suisse, parfois à la suite d’expériences traumatisantes, en laissant dans leur pays d’origine leur sphère familiale, professionnelle, personnelle et sociale. Il faut s’armer d’une sacrée dose de courage et se forger un mental d’acier pour démarrer une nouvelle phase de vie. Avec le soutien des collaborateurs de l’Association jurassienne d’aide aux migrants (AJAM), ils arrivent à s’intégrer avec succès dans l’environnement social et professionnel suisse.
Révision de la loi sur l’asile (LAsi) et accélération des procédures d’asile
La loi helvétique permet d’octroyer le droit de séjour aux personnes ayant le statut de réfugiés en Suisse. Depuis le 1er mars 2019, la révision de la LAsi, qui repose sur une étroite collaboration entre la Confédération, les cantons et les villes, a permis d’accélérer la plupart des procédures d’asile pour aboutir, dans un délai de 140 jours, à des octrois de protection ou des renvois. Depuis lors, l’AJAM a mis en place, non seulement un processus d’intégration sociale, mais également un programme d’orientation professionnelle destiné aux personnes issues de la migration.
• Loi sur l'asile • Procédure d'asile
Processus d’intégration sociale et professionnelle
Le potentiel d’employabilité de ce groupe de population reste important et la Suisse a tout intérêt à intégrer davantage les réfugiés et les personnes admises à titre provisoire sur le marché du travail, d’où le besoin de créer des places de stage. Leur intégration professionnelle permet d’atteindre un triple objectif, bénéfique au tissu économique, aux migrants et à l’État :
1. Face à une démographie vieillissante, ces talents peuvent être un potentiel de productivité qui renforce les équipes en place dans les entreprises ;
2. Du point de vue humanitaire, un travail permet d’établir des contacts réguliers avec la population locale et allège le poids de l’isolement social ;
3. La personne issue de la migration sort ainsi de l’aide sociale pour retrouver ou développer une autonomie financière.
L’accompagnement du Job coach
Les migrants qui arrivent sur sol suisse ont des connaissances métiers qu’ils peuvent mettre à disposition des entreprises. Aussi, après la maîtrise de la langue française (qui est indispensable pour les interactions sociales et professionnelles), les personnes relevant du domaine asile, qui n’ont pas de bases professionnelles suffisantes, sont confiées à un Job coach.
Les deux Job coach jurassiens, Nelson Ferreira (district de Delémont) et Christophe Crelier (Ajoie et Franches-Montagnes), les accompagnent individuellement dans leurs démarches de recherches d’emplois. L’appréciation lambda et erronée que l’on associe parfois au statut de réfugié déprécie leur potentiel professionnel. Le migrant qui arrive sur le marché de l’emploi suisse peut être très qualifié et avoir occupé des positions à responsabilités dans son pays.
La personne migrante expose ses besoins et envies au Job coach et ce dernier le soutient dans ses démarches professionnelles afin de faciliter ses recherches de place de travail ou de formation. Le choix de l’entreprise sera déterminant pour la motivation du migrant. Les migrants suivent ainsi des formations ou des stages, soutenus par le canton. Un programme start, un préapprentissage, des formations en entreprise ou spécifiques à un domaine d’activité, ainsi que des programmes d’occupation sporadiques pour la mise en place et le déroulement d’évènements sportifs culturels ou associatifs leur sont proposés.
Nelson Ferreira
Ainsi, ils se qualifient en testant différents métiers, proposés par les entreprises, adaptés à leurs objectifs, leurs capacités, leurs expériences et leur savoir-faire. Ces périodes de stage, incluant des bilans en entreprise en présence du Job coach, permettent souvent l’engagement des personnes migrantes.
Sur le terrain, M. Ferreira constate qu’il suffit parfois de peu de chose pour convaincre un employeur d’embaucher ou de prendre à l’essai des personnes admises à titre provisoire ou des réfugiés. Des explications sur la procédure d’asile ou encore sur les différences culturelles sont aussi fournies à l’entreprise. Face à ces femmes et hommes qui ont subi un parcours de vie hors norme et qui ont des capacités professionnelles certaines, il faut pouvoir réduire les risques et dépenses des entreprises et le Job coach doit être un filtre pour les fastidieuses et parfois rédhibitoires démarches bureaucratiques.
Bien que le parcours du migrant se heurte à de nombreux obstacles, le plan d’intégration individuel est une opportunité qui leur permet de développer intensivement les compétences linguistiques ainsi que les performances en situation de travail et interagir pour développer le réseautage personnel.
Entrepreneurs, si vous souhaitez favoriser le processus d’intégration des réfugiés et vous entourer de talents (parfois sous-estimés), vous pouvez prendre contact avec l’AJAM auprès de Nelson Ferreira, Job coach (079 901 49 82 ou nelson.ferreira@ajam.ch).
Découvrez ci-après l’histoire de Sonam, un bel exemple de réussite d’adaptation sociale et professionnelle.
Pimprenelle
décembre 2021
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