Cher Journal,
On t’a vu naître, le jour de la fête de Saint Nicolas, en 1996. Et tu as déjà 25 ans. Aujourd’hui pour la centième fois tu sors de ton atelier de la rue des Granges. C’est ici que cent fois tu as été façonné, avec beaucoup de tendresse, par deux artisans et néanmoins artistes, les Nusbaumer, Teddy, le père, Colin, le fils. Et te voilà, dans ta pleine jeunesse, plus ardent que jamais, prêt à affronter tes 25 prochaines années.
Tu n’as qu’un seul amour, ta Vieille Ville, et tu continueras d’en parler, d’en reparler et d’en reparler encore. Tu réanimeras son histoire. Tes photos, tes dessins parfois, jetteront un regard neuf sur ses fiers bâtiments et ses recoins secrets. Tu traceras les portraits de ceux et de celles qui y vivent et y travaillent. Tu sauras inviter les gens dans ses commerces et dans ses bistrots. Tu fréquenteras ses marchés et ses foires. Tu célébreras ses rencontres festives, ses Carnavals, ses Danses sur la Doux, ses Delémont’BD, ses Fêtes du peuple, ses Marchés de Noël. Tu annonceras les concerts et les spectacles. Tu canaliseras les curiosités vers le musée, le cinéma, les galeries d’art, les bibliothèques, la ludothèque.
La vie en Vieille Ville est si riche et si passionnante que tes quatre numéros annuels ne peuvent en faire le tour. Six parutions par année seraient plus adéquates.
Cher Journal, tu as la chance de te révéler sous d’excellentes plumes. Misti continuera de t’emmener dans ses charmantes flâneries. Pimprenelle saura t’ouvrir à des réalités parfois plus graves. Colin répétera ses spirituels coups de gueule.
Ton boulot, cher Journal, c’est de couvrir de louanges ta Vieille Ville, ses beautés, les gens qui y vivent et qui par leurs talents la font rayonner. Mais attention, comme l’écrivait Beaumarchais, « Sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. » Tu ne dois pas avoir peur de critiquer. Si tu décèles des laideurs, si tu découvres des vandales, si tu veux éviter des démolitions et des atteintes au patrimoine, si tu estimes qu’on a tort d’abattre ou de planter des arbres, qu’on devrait fleurir davantage, si tu trouves encombrant le mobilier urbain, ou gênantes les bornes et les chicanes, si les anglicismes te hérissent, si les circulations et les parcages t’énervent, si tu juges que les autorités ne comprennent pas tout, profite de ta précieuse liberté d’expression.
Cher Journal, on a plaisir à te trouver dans la boîte aux lettres. On te reconnaît aux deux seules encres que tes éditeurs t’imposent depuis toujours : le noir et le feu. L’art du graphiste est sobre. Point de papier glacé, de débauche de couleurs, de quantité de pages à tourner. Quatre pages suffisent à donner au lecteur une vue d’ensemble.
Les annonceurs apprécient que leur publicité ne se cache pas dans un cahier trop épais. Sur quatre pages, elle ne peut échapper au regard. À ce propos, cher Journal, tu dois tout à tes généreux annonceurs, une immense gratitude. Sans eux tu n’existerais pas.
Notre Vieille Ville est riche d’une identité. L’identité, c’est une image, des lignes architecturales, des façades colorées, bien serrées les unes aux autres, de grands toits, des encadrements de fenêtres, des volets, des sculptures, des vitrines aguichantes. L’identité, c’est un esprit, des personnages, une fraternité, une solidarité, des engueulades, des bonjours avec l’accent, des rencontres, des rassemblements, tout ça. Sans te vanter trop, cher Journal, tu apportes une réelle contribution à faire vivre l’identité de ta Vieille Ville. Impossible d’imaginer ce qu’elle serait ou ce qu’elle ne serait pas, ta Vieille Ville, si tu n’existais pas. À 25 ans, tu offres à l’antique cité une jeunesse renouvelée.
Longue vie à toi, cher Journal de la Vieille Ville.
Jean-Louis Rais
décembre 2021
Éditeur
Nusbaumer-graphistes Sàrl
Rue des Granges 5, 2800 Delémont
079 307 82 76
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