Graphiste, comme mon papa !

Frédéric Nusbaumer, alias « Teddy », c’est mon papa. Je le connais depuis quarante ans. Durant de longues années, j’ai voulu faire comme lui. On me demandait quand j’étais petit ce que je voulais faire comme métier et je répondais : « Graphiste, comme mon papa !  »

Je le voyais dans son atelier, entouré de papiers tous plus différents les uns que les autres, de couteaux japonais, de règles, de crayons, de peintures, d’une bonbonne de gaz pour l’aérographe. Je voulais faire un dessin et il me sortait la boîte de peinture à l’eau, des pinceaux de toutes les tailles, de grandes feuilles. Lui me faisait des croquis hyper vite, et j’étais fasciné de voir apparaître un cheval en quelques secondes. Il y avait aussi des tubes en cartons remplis d’autocollants. Et un compte-fil ! J’ai toujours eu un faible pour le compte-fil. Un petit objet qui vous montre en grand les petits poils du bras. Bon, mon papa, il l’utilisait pour autre chose, mais ça fait rien.

Avant d’avoir son premier ordinateur, il découpait des feuilles rouges transparentes et il commandait des lettres. Il donnait pour le flashage un carton avec un dessin qu’il avait fait avec des Letraset grattées dessus. Et plus tard, je voyais une affiche placardée à Delémont. C’était le dessin de son carton ! Et puis le logo du coiffeur Francis Flückiger, c’est aussi sa création. J’étais fier comme un paon de savoir que mon papa pouvait avoir ses dessins visibles dans la rue. Il y en avait sur des vitrines, sur du papier à lettres, sur des voitures. Même au Comptoir delémontain ! C’était un moment particulier parce que j’allais avec lui quelques jours avant l’ouverture pour peindre la ville de Delémont sur le mur d’un stand, accrocher des photos et poser des autocollants.

Quand est arrivé le premier ordinateur à la maison, c’est un nouvel émerveillement qui s’est produit en moi. Je prenais la souris et je dessinais. Alors oui, je jouais aussi beaucoup à Gianna Sisters, au Mouse Trap et à Kick Off avec notre Amiga. Mon papa, il s’énervait parfois parce que ce benêt de bouton de souris avait mal fonctionné et qu’il était revenu au niveau 1 à l’Amégas. Mais surtout, il faisait les affiches du Comptoir delémontain avec le logiciel Deluxe Paint. Il arrangeait les pixels pour en faire des oeuvres d’art et les sortait sur l’imprimante. C’était magique, un beau souvenir. Je ne savais pas que ce matériel informatique coutait 30 000.—, mais je voyais bien que c’était un nouveau monde qui s’ouvrait.

Il y a vingt-cinq ans, avec un ordinateur et des logiciels plus évolués, Teddy créait le Journal de la Vieille Ville de Delémont. Cela faisait plus de vingt ans qu’il officiait à son compte comme graphiste, en Vieille Ville la plupart du temps, lorsqu’il a décidé de sortir le premier numéro d’un journal pas comme les autres. Il souhaitait pouvoir donner un support de communication aux commerçants et une visibilité à la Vieille Ville.

Décembre 2021, vous voici avec le centième numéro du JVV. S’il est arrivé entre vos mains, c’est qu’au final, j’ai fait comme mon papa. Je suis devenu graphiste, je suis venu travailler en Vieille Ville et j’ai repris son journal. C’est évidemment aussi grâce à Jean-Louis, Pimprenelle et Misti, qui écrivent magnifiquement bien, et aux annonceurs. Mais avant tout, c’est grâce à Teddy.

Papa, je profite de ce N°100 pour te dire merci de m’avoir montré que graphiste, c’est le meilleur métier du monde !

Colin
décembre 2021

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