Une flânerie pas comme les autres…

En ce vendredi matin de septembre, l’air est vif, les nuages sombres et persistants… Comme si l’automne était déjà bien installé… et qu’il laissait bientôt sa place aux frimas de l’hiver. Qu’importe, l’appel d’une balade dans ma chère Vieille Ville l’emporte sur mon désarroi de remettre des chaussettes...

Au fil de rues, c’est sans surprise que je constate encore quelques vitrines désertées, certaines depuis quelques mois déjà… cela m’attriste… mais mon éternel optimisme me chuchote que bientôt elles s’animeront de nouveau. Je connais le prix de l’indépendance, les investissements qu’il faut, tant humains que pécuniaires, afin de savourer le privilège d’avoir pignon sur rue en Vieille Ville… Pour faire du rêve une réalité, il faut y croire, ne rien lâcher, s’accrocher et espérer aussi que les clients seront au rendez-vous… Ce n’est pas donné à tout le monde de devenir propriétaire d’un commerce, quel qu’il soit… il faut du courage, de la ténacité, un rêve et peut-être, voir sûrement, un peu d’insouciance… Plusieurs s’y cassent les dents… désabusés, amers… d’autres partent peinés et résignés, mais riches en enseignements de leur aventure écourtée…

Toute à mes réflexions, mes pas me dirigent, un peu guidés par mes narines, humant une bonne odeur de café frais, je l’avoue, vers La Storia del Caffè - Officina 68. Depuis le temps que mes amies en parlent… Cet été leur café glacé en a régalé plus d’un. Trop heureuse de pouvoir y faire une petite visite, y rencontrer la copropriétaire Nahyana Torres et m’y réchauffer, bien attablée en savourant un allongé de grande qualité… l’ambiance y est chaleureuse malgré la sobriété des murs blancs sur des meubles noirs mais conviviaux… l’œil est presque instantanément attiré par la magnifique machine à café assemblée à la main à Florence trônant majestueusement sur le comptoir… je vous confesse que la jeunesse de la propriétaire m’a laissée de prime abord dubitative…, mais son franc sourire, son accueil enjoué et la passion qui l’anime quand elle me raconte l’histoire de son échoppe ont très tôt fait de me séduire !

Le petit bar La Storia del Caffè est né d’une histoire d’amour avant tout, entre Loris Pinto et Nahyana Torres, deux jeunes Delémontais dans la mi-vingtaine. Après une reconversion professionnelle, la jeune femme rencontre son conjoint Louis au travail, dans une crèche de la région… Féru de vieilles automobiles, d’histoires et de bons cafés, le jeune homme crée son coffee truck, et offre ses prestations lors de fêtes, de manifestations et d’événements d’entreprises… entre autres... Un vent de fraîcheur dans la street food itinérante… En février 2024, le jeune couple ouvre, rue Pierre-Péquignat 6, son petit bar à café, histoire de prolonger l’aventure et d’y offrir ses produits à un plus grand nombre d’amateurs de bons cafés… Le succès est immédiat ! La clientèle est ravie par le choix des boissons froides et chaudes proposées. De plus, comble de bonheur pour les badauds, une intelligente et louable entente avec la Boulangerie Aubry permet d’y aller acheter des pâtisseries et sandwichs de toutes sortes et de les déguster bien assis avec un bon breuvage ! Tendre la main au voisin, voilà qui est bienveillant, tout le monde y gagne ! La réputation de la Boulangerie Aubry n’étant plus à faire, s’allier à ce duo dynamique, soucieux d’offrir un café de qualité avant tout, torréfié spécialement en trois déclinaisons pour eux dans une brûlerie artisanale d'un petit village à 40 km de Naples… ce n’est que du bonheur ! Je vous invite vivement à franchir la porte de cette petite échoppe… c’est un endroit qui évoque la passion et la qualité, un endroit accessible à tous qui réchauffe les corps et les cœurs !

 

Une histoire de café servie par Nahyana.

Applaudissant à cette belle initiative entre voisins, admirative de ces deux jeunes se donnant sans mesure les moyens de leur ambition bien légitime, c’est de mon petit perchoir d’optimiste que je me laisse aller à rêver…

Je suis une flâneuse, incorrigible curieuse… lorsque je foule les trottoirs de notre « Vieille Dame », c’est toujours avec bonne humeur… j’aime prendre le temps de prendre son pouls… son cœur bat au rythme des allées et venues de ses habitants… commerçants… bistrotiers… cela m’attriste d’y voir des vitrines vides… il y en a partout me direz-vous, en bas, en haut, ailleurs… c’est l’époque ! Oui certes, mais il me semble que depuis quelque temps, malgré les mois qui défilent… une humeur morose s’installe aux détours des ruelles… Notre « petit village du haut » mérite qu’on le découvre, que le monde vienne nous voir, apprécie la Vieille Ville à sa juste valeur… y trouve de tout… qu’il y revienne surtout ! Et ce, en toutes saisons…

Il est de bon goût ces temps pour certains de prôner l’individualisme, le droit d’exprimer ses besoins personnels au détriment de ceux de la collectivité… C’est effectivement un droit, mais est-ce pour cela que c’est constructif ? Il faudrait savoir ce que l’on veut… Une Vieille Ville accueillante ?... C’est un petit village à elle seule, avec tout ce que cela implique... mais si ce petit hameau est encore animé, apprécié, c’est qu’il y a des gens de cœur qui y habitent, des commerçants qui y investissent, en majorité solidaires et optimistes… Il y a trop de villes « dortoir » aseptisées qui jadis furent des lieux de rassemblements, de festivités, de bon vivre ensemble et qui, à grands coups de « Non pas ça… », « Ça m’embête », « Faut que ça arrête », « Je suis pas contre, mais pas à côté de chez moi », « J’ai la loi pour moi », ont sombré peu à peu dans une morosité stagnante faisant fuir investisseurs, et à force, habitants… ne retrouvant plus ce pourquoi ils avaient choisi cette ville-là…

Une réalité pas si loin de chez nous… Apprenons à nous parler, à nous écouter, à nous réconcilier avec la collégialité… Les mois d’hiver ne sont pas toujours sereins pour les commerçants, chacun y va comme il peut pour s’en sortir… les idées fusent… mais le loup rôde… attentif à la moindre jérémiade, à la moindre bisbille… trop heureux de venir y enfoncer « ses crocs »… Tous ensemble nous pourrions apprivoiser ce loup à défaut de le terrasser, il suffit d’y mettre du cœur et de la bonne volonté… Moi je ne crains rien, je ne suis pas peureuse… je ne suis qu’une rêveuse flâneuse…

Misti
septembre 2024

Rue Pierre-Péquignat 6

2800 Delémont

Ouverture :

lu-ve 7h-18h, sa 7h-16h.

Site internet :

lastoriadelcaffe.officina68.ch

(Vidéo « Notre histoire », à voir absolument)

Courriel : contact@officina68.ch

Instagram : lastoriadelcaffe

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