Entre moteurs et comptoirs
le parcours atypique de Pino Mangia
Le parcours de Pino Mangia
Originaire de Lecce, Pino (diminutif de Giuseppe) Mangia a vu le jour à Delémont, avant de retourner en Italie où il a grandi jusqu’à ses 15 ans. En 1979, il est revenu en Suisse, s’installant à Tavannes. Il y a suivi une formation de mécanicien de précision. Marié à une Italienne vivant au Jura, il s’est établi dans la région, où il a appris l’art de la pizza au restaurant de la FABS à Delémont, géré à l’époque par son ex-belle-famille.
Fort de son expérience dans la restauration, Pino a été à la tête du restaurant La Couronne à Bassecourt pendant six ans, où il exerçait également en tant que pizzaiolo. Après cette aventure, il a mis de côté la restauration pour rejoindre l’entreprise Tornos, où il a travaillé durant 14 ans comme mécanicien de précision. Par la suite, il a fondé son propre atelier mécanique, TMG, qu’il exploite toujours seul à Courroux.
La New Bayerische : une affaire familiale
En 2022, Pino reprend la gestion du bar La New Bayerische dans un contexte particulier. Au départ, il envisageait de gérer le restaurant de la FABS, mais des complications personnelles et une décision du comité de l’association italienne l’ont conduit à chercher une nouvelle opportunité. Il se tourne alors vers La New Bayerische, qu’il dirige aujourd’hui avec sa fille Ivana.
Ambitions prudentes
Malgré la forte identité de La New Bayerische en tant que bar de quartier, Pino cherche à élargir l’offre en proposant une carte de cuisine espagnole le week-end, avec des tapas, du poulpe et de la paella. Cependant, la clientèle reste majoritairement attachée à l’idée d’un bar simple, et ses efforts, pour attirer de nouveaux clients, n’ont pas toujours porté leurs fruits.
Depuis qu’il a repris le bar, peu de changements ont été apportés. Pino hésite à investir, car cela nécessiterait de repenser entièrement l’espace. Le bar dispose notamment d’un fumoir, qui prend beaucoup de place et décourage les non-fumeurs, limitant ainsi la clientèle. Selon lui, le fumoir est une contrainte administrative sans réel avantage, et il préférerait s’en passer pour rendre l’établissement plus accueillant et convivial. Une décision qui nécessite encore réflexion.
Sur le plan de l’animation, Pino a instauré des soirées karaoké chaque jeudi, ce qui attire une clientèle variée. Toutefois, des tensions sont rapidement apparues avec certains voisins, attentifs aux moindres écarts. Ils n’hésitent pas à appeler la police pour des nuisances sonores ou des horaires dépassés. Ces pressions constantes freinent les ambitions de Pino, qui se sent limité dans ses efforts pour revoir entièrement l’aménagement de l’établissement.
Une affaire de famille : Ivana et son père Giuseppe.
Des idées plein la tête pour l’avenir
Dans une Vieille Ville où les loyers élevés poussent de nombreux établissements à la fermeture, et où les réclamations sont fréquentes, Pino se bat pour maintenir l’attrait de La New Bayerische. Ses projets sont nombreux, mais il est conscient que pour réussir, il aura besoin du soutien de ses clients, des autorités locales, et évidemment d’une plus grande tolérance de la part de ses voisins.
Il a déjà embelli sa terrasse et il compte sur la presse locale pour informer des événements qu’il met en place, comme les soirées karaoké. Il souhaite proposer des dîners musicaux le dimanche pour les personnes âgées, ou encore des soirées spéciales en fin de semaine.
Pino nourrit également l’espoir de voir le marché de Noël s’installer devant son bar et il a même proposé au Groupement des commerçants de la Vieille Ville d’organiser personnellement une animation festive dans son établissement. Reste à voir si cette initiative pourra aboutir.
En résumé, l’optimisme et l’engagement de Pino sont les moteurs de son ambition de faire de son bar un véritable succès. Il est convaincu que La New Bayerische va se développer encore davantage en tant que lieu de convivialité et de rencontres, contribuant ainsi au dynamisme de la Vieille Ville.
Pimprenelle
septembre 2024
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