Faites quelques pas avec nous afin de (re)découvrir des lieux, des gens, des commerces, ou encore des histoires en lien avec les rues historiques de la Vieille Ville de Delémont.

 1. Journal local

Dans cette édition du JVV, nous commençons cette nouvelle rubrique par la rue des Granges. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est au n°5 de cette rue que naît tous les trois mois un nouveau numéro de notre journal. C’est dans l’atelier de Nusbaumer-graphistes que l’équipe cogite, discute et donne vie au Journal de la Vieille Ville de Delémont. Il aura 30 ans fin 2026 !

C’est également là que sont conçus de nombreux livres des Éditions Alphil. Le collector Condor, paru en 1998, Regards sur ma Ville - Delémont, avec les photographies de Pierre Montavon, Mots et expressions de l’Arc jurassien, contenant des mots bien de chez nous, ou encore les livres à paraître Au fil de l’histoire suisse, balades guidées en Suisse par François Walter et Neuchâtel Xamax FCS, 130 dates d’un club de légende, ont tous été mis en page chez Nusbaumer-graphistes.

2. Ça joue !

Un petit tour sur soi-même et on se retrouve face à la ludothèque. La Municipalité vous ouvre la porte d’un lieu rempli de jeux divers et variés à emprunter et à tester avec bonheur en famille. Le catalogue en ligne est atteignable à partir de ce lien. Bon, parfois c’est la batterie qu’un rockeur en herbe choisit et, sur le visage du parent, l’idée d’avoir cet instrument de musique pendant un mois à la maison fait couler quelques gouttes de sueur froide.

4. Curieuse façade

En revenant dans la rue des Granges, au n°16, un petit appentis soutient une trappe à deux battants de fer. Comme la fenêtre d’une chambre s’ouvre juste au-dessus, on pourrait croire que la trappe donne accès à la chambre. Plus haut se dessine dans le mur l’arc d’une porte de grange. Des bouteroues marquent encore de part et d’autre la largeur de cette porte.

Il faut, pour comprendre, imaginer l’histoire de l’immeuble. À l’origine, une grange occupait le rez-de-chaussée. Pour rendre celui-ci habitable, on a muré la grande porte et on a ouvert la fenêtre. En même temps, ou plus tard, on a installé l’appentis. Selon les données du cadastre, l’immeuble n’était plus une grange en 1826 et l’appentis existait en 1868. La trappe de l’appentis s’ouvre sur l’escalier très raide d’une cave. Les caves sont rares en vieille ville...

3. Ruelle sombre et mystérieuse

Sur la droite de l’entrée de la ludothèque se trouve un petit chemin menant à des habitations. Nombreux sont ceux qui ne l’ont jamais pris. Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont pas aperçu, derrière la végétation, une ruelle insolite. Elle est protégée par une grille. Pour y pénétrer, quoi de mieux que de s’offrir un petit Circuit secret (circuitsecret.ch). Vous aurez le loisir de parcourir les quelques mètres de cette venelle autrefois nauséabonde, car utilisée comme endroit d’élimination des déchets. Nous en parlions dans le JVV n°50. Elle est aujourd’hui propre, pas d’inquiétude. Profitez-en pour aller voir d’où vient cette lueur tout au bout. Vous y découvrirez une petite porte qui donne sur le Pays des Merveilles. Ou alors je me trompe et elle donne sur la rue de la Constituante ?

5. Le septième art

En se retournant, on peut contempler l’une des plus belles portes de la rue. Celle du cinéma La Grange. Fermée en mai dernier par son association pour cause de « conditions d’exploitations peu satisfaisantes », la porte est à nouveau ouverte pour le plus grand bonheur des cinéphiles. Ci-dessous la programmation d’octobre. L’adresse du site du cinéma est cinelagrange.ch.

je 2.10, 20h30, Confidente, 76’, VO, 16 ans

ve 3.10, 20h30, L’Accident de piano, 88’, VF, 14 ans

sa 4.10, 18h30, Trop Chaud-Les Aînées pour le climat, 78’, VO, 10 ans
La projection sera suivie d’une discussion avec un intervenant

di 5.10, 15h, La Baleine et l’escargote, 42’, VF, Dès 3 ans
La Grangette : tarif unique 10.- , sirop, pain et chocolat offerts aux enfants

di 5.10, 20h, À définir

je 9.10, 20h30, La Venue de l’avenir, 126’, VF, 12/14 ans

ve 10.10, 20h30, L’Accident de piano, 88’, VF, 14 ans

sa 11.10, 20h30, Confidente, 76’, VO, 16 ans

di 12.10, 20h, Jane Austen a gâché ma vie, 94’, VF, 8/12 ans

je 16.10, 20h30, Trop Chaud- Les Aînées pour le climat, 78’, VO, 10 ans

ve 17.10, 20h30, Les Vies d’Andrès, 91’, VF, 16 ans

sa 18.10, 20h30, Quand vient l’automne, 104’, VF, 12/14 ans

di 19.10, 20h, Jane Austen a gâché ma vie, 94’, VF, 8/12 ans

je 23.10, 20h30, Les Vies d’Andrès, 91’, VF, 16 ans

ve 24.10, 20h30, Quand vient l’automne, 104’, VF, 12/14 ans

sa 25.10, 20h30, Jane Austen a gâché ma vie, 94’, VF, 8/12 ans

di 26.10, 20h, Les Vies d’Andrès, 91’, VF, 16 ans

je 30.10, 20h30, Quand vient l’automne, 104’, VF, 12/14 ans

ve 31.10, 20h30, À définir

6. Et pourquoi ce nom en fait ?

On pourrait encore s’intéresser à l’ASLOCA, à la FRC, à la petite ruelle qui mène à la Bonne Auberge, et plus encore. Mais nous stoppons ici ce petit bout de chemin pour terminer par une réponse à une question importante : pour quelle raison la rue des Granges s’appelle-t-elle ainsi ?

Jean-Louis Rais, ancien conservateur du MJAH et rédacteur du JVV, éclairait notre lanterne dans le JVV n°58 en écrivant ceci :

La rue des Granges ne porte pas ce nom par hasard. Les demeures des riches Delémontains bordaient jadis la Grand-Rue (de nos jours rue du 23-Juin). Celles qui se dressaient sur le côté nord de la rue étaient bien sûr les mieux ensoleillées. De plus, ces propriétés privilégiées se prolongeaient, vers l’arrière, par une cour et, au-delà de la cour, par une grange, voire une écurie. Les granges donnaient sur la rue qu’on a justement appelée rue des Granges. Le plan cadastral de 1826 montre que tous les immeubles qui bordaient la rue au sud, et quelques-uns aussi au nord, avaient une destination agricole.

La peinture ci-dessus représentant la rue des Granges est signée « W. Aebischer 45 ». Elle est vraisemblablement une œuvre de Walter Aebischer, peintre de paysages et de natures mortes, né à Moutier en 1917, décédé à Figerola en 1980. On distingue à droite trois portes de grange qui, heureusement, existent encore de nos jours, la plus proche étant celle du cinéma La Grange, la plus éloignée celle de l’atelier de Nusbaumer-graphistes. Au premier plan du tableau, on remarque, contre une façade, le petit appentis.