LA parité femme-homme en 2021
1re partie
Bien que l’égalité des genres devrait être un droit légitime, ce sujet suscite de grandes controverses. La parité connaît un certain progrès et, de manière générale, la société a admis qu’il était important d’atteindre l’équilibre entre les genres. Le Danemark a une longueur d’avance dans ce domaine et se distingue au niveau professionnel, salarial ainsi que sur le plan de la garde des enfants. Son succès devrait faire des émules hors de ses frontières. Le rééquilibrage entre les deux sexes est en cours, mais où en est-on en 2021 dans nos latitudes ? Voici un essai d’exposé en deux parties.
La prise de conscience féministe
ONU Femmes - premier organisme à promouvoir les droits des femmes
Lors des deux guerres mondiales, les femmes occupent des emplois rémunérés pour faire tourner l’économie alors que les hommes partent en guerre. Suite aux dévastations de la Deuxième Guerre mondiale, les Nations Unies sont établies en 1945 pour promouvoir la coopération internationale. Sa charte entérine l’égalité des sexes. En 2010, ONU Femmes devient le premier organisme des Nations Unies à promouvoir exclusivement les droits des femmes.
Le mouvement féministe pour défendre l’égalité des droits
Le rose pour les filles et le bleu pour les garçons, est-ce vraiment un cliché révolu ? Pas si sûr. La réalité démontre qu’il a encore de beaux jours devant lui. Le mélange de ces deux couleurs donne du violet. Ce n’est donc pas par hasard que les féministes ont choisi cette tonalité pour représenter leur mouvement et militer pour l’égalité des droits femme-homme dans les domaines politique, économique, culturel, social et juridique.
Parité en Suisse, un acquis en 2021 ?
Le 7 février 1971, après 70 ans de lutte acharnée, une majorité d’hommes accepte que les femmes suisses puissent voter et se faire élire au niveau fédéral. Cette année les Suisses ont commémoré les 50 ans de l’introduction du suffrage féminin en Suisse. Cette avancée est historique, mais l’égalité bute encore contre toutes sortes de résistances, bien ancrées dans les esprits, comme l’éducation, la politique et la législation, le monde du travail, la répartition des tâches, etc.
Diverses résistances
Éducation - marketing différencié
L’industrie adopte un marketing sexospécifique qui renvoie aux codes assignés, plus ou moins consciemment, aux filles et aux garçons, et ce depuis leur enfance. Chaque stéréotype est limitant pour les petits garçons comme pour les petites filles pour correspondre aux normes et aux genres.
D’une part, cela influencera le prix du produit et le choix du consommateur. D’autre part, il créera des courants culturels qui convergeront plutôt vers une présomption d’incompétence féminine. Les consommateurs modernes y sont sensibles et, via les réseaux, affichent leur mécontentement en interpellant les entreprises. Si bien que le marketing de genre est amené à s’adapter peu à peu aux mentalités et aux valeurs actuelles.
Normes scolaires sexuées ?
Certains sociologues prétendent que des mécanismes inconscients se glissent dans les interventions pédagogiques, dans les contenus des enseignements, les évaluations, etc. Selon le type de communication pédagogique transmis, la fille ou le garçon peut percevoir une connotation sexuée de telle ou telle discipline. Autrement dit, le message peut créer des enjeux identitaires concernant les choix des activités scolaires du moment et restreindre la palette des métiers accessibles aux femmes comme aux hommes ultérieurement. L’école a donc un rôle majeur à jouer en matière d’éducation et d’enseignement des normes non sexuées afin de constituer un vivier de talents hors des schémas sociétaux et des préjugés genrés.
Politique et législation - Inégalités salariales
Le Parlement suisse a adopté la loi sur l’égalité en 1996 qui interdit toute forme de discrimination dans les rapports de travail. À la suite de la mise en application de la loi, d’importantes modifications des systèmes des salaires dans les cantons auraient dû suivre. Mais en réalité, les différences salariales moyennes se sont à peine réduites et de nombreuses personnes renoncent à dénoncer une inégalité par crainte d’un licenciement.
En définitive, la législation a été adaptée, mais dans les faits, peu adoptée. Après 25 ans, les femmes sont toujours moins bien payées et occupent des postes moins valorisés. Au rythme actuel, il faudra plus de 250 ans pour que les femmes et les hommes reçoivent un salaire égal. On dit que la patience est de mise pour atteindre toute réussite, mais tout de même la situation est déconcertante.
Monde du travail – univers masculin
Le monde du travail est-il un univers mixte ? Il faut savoir que depuis 20 ans, 55 % des diplômes du supérieur sont décernés à des femmes. Mais on constate qu’en Suisse, les femmes représentent 13 % au sein des directions, 18% des cadres supérieurs et 25 % des cadres intermédiaires. L’économie est consciente que la diversité des genres est importante et est décisive pour le succès d’une activité. Il y a une certaine mobilisation en faveur de la parité, mais les chiffres ci-dessus sont explicites : les hommes abusent encore de leur position dominante et imposent leurs diktats.
Une femme a des ressources inouïes. Parmi tant d’autres, ses compétences managériales, son indépendance, sa grande capacité d’adaptation et de résilience lui sont reconnues. Pour atteindre les sommets, il faut croire en soi et oser prendre des risques. Un autre atout, c’est de déployer fièrement sa féminité tout en sachant subtilement se mettre dans la peau d’un homme et intégrer son esprit. À l’image de l’homme, elle pourra faire exploser son « leadership », comprendre les jeux de pouvoir, savoir nouer les alliances stratégiques et réussir dans les milieux où la compétition est rude.
Les associations et services cantonaux à l’égalité peuvent également agir pour favoriser la mixité et lutter contre le plafond de verre qui prive les femmes de l’accès aux responsabilités dans les structures hiérarchiques. À ce propos, cette année, le Bureau jurassien de l’égalité a mis en ligne une publication qui met en valeur le parcours de nombreuses femmes jurassiennes : « Mesdames à vous la parole ! »
Moralité
Tracer sa route et persévérer
En définitive, la parité se heurte encore à de nombreux obstacles. À mes yeux, le grand levier d’action pour défendre cette noble cause est de se battre pour faire évoluer les mentalités et changer le regard que porte la société sur le droit paritaire. Il faut admettre que la tâche est colossale et qu’il faudra savoir persévérer devant l’échec. Walter Bagehot, économiste et journaliste anglais du xıxe siècle, a déclaré que « Le plus grand plaisir dans la vie est de réaliser ce que les autres vous pensent incapables de réaliser. » Cette citation est inspirante et bien adaptée dans ce contexte.
Pimprenelle
avril 2020
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