LA parité femme-homme en 2021

2e partie

Au vu de l’article précédent, les inégalités dans le monde du travail persistent. Mais qu’en est-il dans l’espace familial et le droit à l’intégrité physique ?

 

Les droits de la femme - mère

Sphère familiale - partage des tâches domestiques et familiales inéquitables

Bien que les hommes contribuent davantage à l’entretien et au fonctionnement du logement ainsi qu’à l’éducation des enfants, la répartition des tâches résulte à la fois d’habitudes solidement ancrées dans les mœurs et de choix économiques. Généralement, à la naissance des enfants, vu que la mère a un salaire inférieur, elle s’oriente vers l’éducation des enfants ainsi que vers les tâches domestiques et familiales.

Tandis que l’homme se concentre sur sa carrière, souvent, la femme opte pour un congé parental ou un temps partiel. Fausse bonne idée ! Car cela comporte le risque d’une double pénalité. Le premier est celui de donner une image aux enfants de rôles parentaux différenciés qu’ils auront tendance à reproduire une fois adultes. Le deuxième, une baisse du niveau de vie en cas de séparation.

Séparation - baisse du niveau de vie…

En cas de séparation, majoritairement, les enfants sont confiés à la mère. Malgré le versement de pensions alimentaires, la femme subit une baisse du niveau de vie. Elle cherchera à exercer une activité professionnelle qui soit compatible avec sa vie de famille. Elle acceptera plus facilement n’importe quel genre de travail. Peut-être un métier dont la pénibilité est ignorée, un contrat sur appel, un salaire bas, du plein temps ou du temps partiel non choisi, qui entrainera d’importantes lacunes dans la prévoyance professionnelle et diminuera le montant de la pension à la retraite. Une perte sèche sur toute la ligne !

… et difficulté de retrouver l’amour

Contrainte au célibat, une mère séparée renforce le mythe imaginaire de la pleine liberté et de l’indépendance retrouvée. Piètre illusion ! D’un côté, elle doit surmonter la rupture amoureuse et faire le deuil de son mariage. D’un autre côté, elle débute toutes sortes de tribulations solitaires quotidiennes pour assurer une vie familiale digne et économiquement viable.

Entre les enfants, le travail, l’éducation, le ménage, les courses, les devoirs, les activités extrascolaires, les visites chez le pédiatre, et j’en passe, elle s’épuise à la tâche sans avoir les moyens de ralentir et de se recentrer sur ses propres besoins. Dès lors, elle se cloisonne dans de multiples rôles qui l’empêchent de lâcher prise pour trouver l’amour. Elle se résigne ainsi à mener une existence d’errance sentimentale et intime jusqu’à ce que les enfants prennent leur envol. Comment tenir psychologiquement sur la durée ? Un véritable challenge pour garder un esprit sain dans un corps sain.

 

La violence à l’égard des femmes

Lutte pour l’intégrité physique

Avant, les féministes se sont battues pour changer les lois. Aujourd’hui, les femmes aspirent à une vie sans violence, à prétendre à une sexualité épanouie sans contraintes et sans violence. La violence sexuelle est présente aussi bien dans le milieu privé que professionnel. Savez-vous qu’une plainte pour harcèlement sexuel va même généralement de pair avec un licenciement ? Questionnant, pas vrai ?

Aujourd’hui, les victimes de violences osent briser le silence en surmontant la peur des représailles ainsi que leurs sentiments de honte et de culpabilité. Pour pouvoir tourner la page et se reconstruire, elles ont un allié de taille : les réseaux sociaux et les mots-dièses, qui engendrent des mouvements de masse, par exemple : #NiUnaMenos ; #MeToo ; #YoTambien ; #QuellaVoltaChe ; #BalanceTonPorc.

La parole se libère enfin. Mais dans le cadre privé, il y a encore une femme qui meurt toutes les deux semaines en Suisse, suite à des violences conjugales. La loi est tenue de développer des mesures de préventions et avoir zéro tolérance envers ces meurtres. D’ailleurs, afin d’éviter de banaliser ces actes, les Chambres fédérales en examinent la terminologie afin de corriger l’article 113 du code pénal. Ce dernier qualifie le meurtre d’un partenaire de crime passionnel : motion 20.3500 de Greta Gysin et interpellation 20.3505 de Marina Carobbio Guscetti. Cette expression est décidément à reléguer aux oubliettes.

motion de Greta Gysin et interpellation de Marina Carobbio Guscetti

On constate qu’au sein du couple, les femmes restent une proie facile. Elles peuvent subir les coups de leur compagnon, leurs pressions psychologiques et sexuelles. La dénonciation n’est pas systématique. Conjointement à une réponse pénale, il faudrait mettre en place des actions pour prendre en charge les victimes et leur conjoint-agresseur. Malgré le progrès de ces dernières années (centre de consultation LAVI, foyer d’accueil, prise en charge psychologique, port du bracelet électronique, etc.), le constat est alarmant, car les violences faites aux femmes et les féminicides sont toujours d’actualité.

 

Conclusion

Une lutte de longue haleine qui porte progressivement ses fruits.

Les inégalités entre les sexes sont bien réelles dans tous les domaines. À la lecture de ces exposés élémentaires, on constate que, malgré l’engagement soutenu des militants pour ce droit fondamental, le défi reste de taille ! La femme est capable de déplacer des montagnes avec force et conviction. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps, pour entrevoir une vraie mutation des mentalités afin de converger vers la parité. Cette problématique risque de faire couler encore beaucoup d’encre !

La liberté personnelle au-delà d’un concept

Le féminisme est un concept que je traite avec le plus grand respect et que j’ai à cœur d’encourager. Toutefois, lors de mes écrits, je renonce au langage épicène et j’opte pour le masculin générique afin de faciliter la lecture des articles. Un droit audacieux que je m’accorde pour démontrer que la liberté et l’indépendance commencent là où la conscience de nos propres choix s’éveille et peut en assumer l’entière responsabilité. Féministe oui, mais pas à tout prix.

Pimprenelle
avril 2020

 

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